«Et tu les écriras sur les linteauc de ta maison et sur tes portes.»
C’est le commandement que l’on trouve dans le livre du Deutéronom 6- 9. C’est pourquoi les maisons juives se doivent de posséder une mezouza sur leur porte d’entrée et portes intérieures.
On pourrait se demander pourquoi si elle est si importante, pourquoi n’est-elle pas droite sur la porte?
Que contient une mezouza
La mezouza contient un morceau de parchemin étroitement roulé sur lequel sont écrits à la main, des verstes du Deutéronome, le cinquième des cinq livres du Pentateuque: « Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est un« . Le parchemin, ou klaf, est roulé de la fin au début, de sorte que le premier mot, shema, soit au-dessus.
Au dos du parchemin se trouve le mot hébreu shaddai, l’un des noms mystiques du Tout-Puissant. Shaddai est aussi un acronyme en hébreu pour Shomer Daltot Yisrael, gardien des portes d’Israël.
Comment la mezouza est-elle fixée
Une mezouza doit être fixée sur le tiers supérieur du côté droit de la porte lorsque l’on entre, à au moins une largeur de main à partir du haut. Une bénédiction précède la pendaison. Un bâtiment qui n’est pas utilisé comme résidence permanente, comme une soucca, n’a pas besoin de mezouza.
Ce qui nous ramène à la vraie question : pourquoi les mezuzot ne sont-ils pas fixées droites mais sont généralement penchées?
L’un des rabbins français les plus célèbres du XIIe siècle était le rabbin Salomon ben Isaac, également connu sous le nom de Rachi. Son petit-fils, Rabbenu Tam, estimait que les mezuzot devaient être apposés horizontalement pour des raisons de tradition, car les rouleaux dans leurs étuis en cuir étaient à l’origine posés horizontalement entre les pierres autour des portes des maisons.
Rachi quant à lui a fait valoir que les mezuzot devraient être fixées verticalement, de telle manière que le sommet pointe vers le Tout-Puissant. Ils ont finalement fait un compromis et ont convenu qu’une mezouza devrait être suspendue en diagonale, avec son sommet incliné vers l’intérieur. La décision, permettant à la paix de régner dans un foyer juif dans la France du XIIe siècle, fait partie du message de la mezouza.
Si cette explication est couramment admise, il existe d’autres symbolismes de la mezouza penchée. Il y a certaines autorités rabbiniques qui remettent en question le « compromis » : après tout, si la position de Rachi est que la Mezouza doit être verticale et la position de Tosafos qu’elle doit être horizontale, en la plaçant en diagonale, nous ne suivons aucune opinion ! Nous avons constitué une troisième position qui n’a aucun fondement ! Pour cette raison, certaines autorités expliquent que notre compréhension de Rachi et Tosafos est incorrecte ! La position de Rachi n’est pas que la Mezouza doit être parfaitement vertical, mais plutôt qu’il NE PEUT PAS être parfaitement horizontal. De même, Tosafos ne voulait pas dire que la Mezouza devait être parfaitement horizontale, mais plutôt qu’elle NE PEUT PAS être parfaitement verticale. Du coup, en le plaçant en diagonale, on suit en fait les deux positions, et notre pratique est un parfait compromis !
De nos jours, la plupart des Juifs séfarades placent leur Mezouza de haut en bas comme la décision de Rachi. Ils sont cohérents dans leur raisonnement car ils lisent aussi leur rouleau de la Torah debout. Mais certains rabbins ashkénazes ont décidé que la meilleure chose à faire était de placer la Mezouza avec le haut incliné. Ces deux dispositions étant recevables et considérées comme cachères.
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